
Shéraze Saïd est une comédienne Franco-Libanaise originaire du Sénégal. Elle nous raconte ici son parcours et ce qui l'a amenée à exercer aujourd'hui le métier qu'elle a toujours rêvé de faire. Entre Dakar - où elle a grandi, et Paris - où elle vit aujourd'hui, Shéraze nous parle de son enfance, ses racines, ses doutes, ses premières scènes, et de l'importance de la famille - et des familles! Et bien sûr, elle a également plein de choses à nous dire sur ses boucles...
Alors dis-nous Shéraze, qui es-tu?
Tu as toujours su que tu voulais être artiste, comédienne?
Quel a été ton déclencheur pour te lancer?
Quel a été ton premier rôle, ta première pièce de théâtre?
Dès que l'école s'est terminée, on a monté une pièce avec un collectif de comédiens et comédiennes: ça s'appelait "Les Disjonctés": une suite de sketches de 5 minutes chacun. Mon sketch s'appelait "Au poil"! J'y parlais des complexes, du fait que je suis méditerranéenne, libanaise, que j'ai une belle chevelure mais que ça ne vient pas sans rien: j’ai les poils qui vont avec :)) et ça m’a longtemps complexée. Grâce à l’auto-dérision de ce sketch, j’ai un peu désacralisé la chose, j’en ai fait quelque chose de drôle et de positif, et l’adolescente complexée qui était en moi a fait la paix avec ça!
On a joué "Les Disjonctés" au BO Saint-Martin, puis au théâtre des Blancs-Manteaux pendant un an, on a aussi monté des pièces de Feydeau à la Comédie Saint-Michel, et puis finalement la troupe s'est délitée et on s'est séparés. Après cela j'ai fait des castings (pour la premiere fois!), et j’ai eu la chance de jouer dans pas mal de comédies - c’est d’ailleurs une sacrée école ! Puis il y a 3 ans j’ai fait une belle rencontre: un metteur en scène qui montait "Les Monologues du Vagin", de Eve Ensler. C’est une pièce géniale à défendre pour une comédienne. Elle parle de la Femme à travers la sexualité, la culture, la société, le secret... elle touche, on pleure et on rit!
On l’a jouée en province pendant 2 mois avec des nanas extras, tant professionnellement que humainement; dont une super rencontre, Cécile Marx, avec qui une grande amitié est née ! Elle a d’ailleurs récemment réalisé un court-métrage ironico-réaliste qui sortira bientôt ("Claque la porte derrière toi"), joué entre bande de potes/comédiens. On aime l’idée et on nourrit l’envie de créer une véritable famille artistique.
Tu as des cheveux magnifiques.. D'où te viennent-ils, et tu as quelle relation avec eux?
Cela vient des deux côtés, un vrai mix. Chez les Libanais, il y a de tout, bruns, roux, blonds... Ma mère est blonde aux yeux bleus, et elle a des cheveux incroyables, hyper longs, ondulés et avec beaucoup de matière - elle se les lisse, ils sont très longs et très beaux; mon père est brun, mat, et avait une belle chevelure dense et très frisée. Et je suis le mix de cela: entre l'ondulation et les cheveux très frisés! C'est curieux car mes cheveux ont commencé à boucler à 12-13 ans: avant, ils étaient lisses. Au départ j’ai eu un peu de mal, je ne savais pas comment faire avec, même si je connaissais d’autres "bouclées/frisées" Hahah, mais les libanaises se lissent les cheveux en général. J'étais une des rares à accepter les boucles, je n'ai jamais voulu les lisser. Ensuite, j'ai vite compris que c'était une vraie force: dès que j'allais quelque part on me parlait de mes cheveux (moins à Dakar, ce n’est pas autant une originalité), mais arrivée Bordeaux à 17 ans, là j’ai halluciné et j'ai pris conscience de ce qu'étaient mes cheveux, car on me faisait énormément de compliments! Je me suis rendue compte que c'était mon identité, ma force... Cela renvoie à la femme orientale et africaine que je suis, à mes racines, et j’en suis fière!
Les 3 questions qu'on pose à toutes nos Shaeri girls:
Quel est ton #hairtop?
Quand je suis arrivée à Bordeaux à 17 ans, on m'arrêtait souvent dans la rue pour me faire des compliments sur mes cheveux. Au debut j'étais gênée, j’ai mis quelques années à être à l’aise avec ces compliments "spontanés" de rue, mais aujourd’hui je les reçois avec toute la positivité qu’ils envoient!
Et ton #hairflop ?
J'en ai deux: le premier c'est à 12 ans, quand je me suis faite une coupe à la garçonne - alors que c'était pile le moment où mes cheveux commençaient à boucler... et du coup, ça arrivait qu'on m'appelle 'jeune homme' quand je rentrais dans un magasin! Et puis la repousse, la transition, c'était la cata...
Et mon deuxième hair flop, c'était il y a un an au restaurant Vava à Montmartre, avec mon compagnon de l'époque: il y avait une bougie au milieu de la table, et en m'approchant pour parler de plus près, mes cheveux ont pris feu..! Ça a été hyper vite... heureusement j’ai pu stopper le début de cet embrasement capillaire en tapant des mains (Hahhaha), du coup ça a juste fait une sorte de dégradé... mais c'est allé hyper vite, ça sentait vraiment le brûlé dans tout le resto... j'ai d'abord flippé, et puis ensuite, grand fou rire!
Et as-tu un #hairtips ?
Se baigner dans la mer! Je n'aime jamais autant mes cheveux que lorsque que je me baigne dans la mer au Sénégal! Et pour les nourrir, car ils sont très secs, je mets de l'huile de coco naturelle, que je mélange avec de l'huile de jojoba et d'avocat aussi. C'est génial pour éviter les frisottis!
Enfin, dernière question: quelle est ton actualité?
Je joue actuellement dans "Jamais le deuxième soir!", au théâtre Le République: une comédie décapante sur les relations hommes-femmes, pleine d'auto-dérision!